GILBERT HOUNGBO : « L’AFRIQUE DOIT DÉVELOPPER SA RÉSISTANCE AUX CHOCS »

À propos de l’Afrique, la principale crainte à ce jour, au-delà de la crise sanitaire du Covid-19 et des conséquences économiques désastreuses qui vont en découler, c’est la crise alimentaire. Celle-ci est rendue probable par la déstabilisation d’économies qui vont passer de taux de croissance prometteurs à une récession qui va impacter tous les programmes, et surtout les populations les plus fragiles extrêmement nombreuses dans le secteur informel. Pour rappel, celui-ci se caractérise par des unités de production opérant typiquement à petite échelle, avec un faible niveau d’organisation, avec peu ou pas de division entre le travail et le capital en tant que facteurs de production et avec l’objectif premier de créer des emplois et d’engendrer des revenus pour les personnes concernées.

Selon le rapport mondial sur les crises alimentaires publié le 21 avril dernier, en 2019, 183 millions de personnes étaient classifiées comme étant en situation de stress, c’est-à-dire entre la faim aiguë et le risque de tomber dans une situation de crise ou, pire, en cas de choc ou de facteur de stress comme la pandémie du Covid-19. Plus de la moitié des 135 millions de personnes (près de 73 millions) concernées par le rapport vivent en Afrique, un continent qui cumule les principaux facteurs renforçant les risques de crise. Ceux-ci sont les conflits, par exemple, dans le Sahel gangrené par le terrorisme, le changement climatique, principale cause, par exemple, de l’invasion des criquets en Afrique de l’Est, et les turbulences économiques qu’on observe avec la crise du Covid-19.

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