SYNTHÈSE DU CYCLE NUMÉRIQUE: IMPACT DU NUMÉRIQUE SUR L’ACCÈS AUX SERVICES ESSENTIELS DANS LES PAYS ÉMERGENTS ET EN DÉVELOPPEMENT

Préambule

La révolution digitale mérite d’être suivie avec attention car elle est susceptible d’apporter des solutions concrètes et immédiates à des populations qui manquent cruellement d’accès aux services de base. Entre 3 et 4 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable et à l’assainissement et 1,4 milliard n’a pas accès à l’énergie. En offrant des clés de compréhension, les technologies digitales sont des outils qui aident à la décision et à prioriser les actions à mener en fonction des territoires. En numérisant les services ou en connectant les infrastructures, elles promettent efficacité et intelligence dans la gestion ou l’exploitation des réseaux. S’embarquant sur mobile, elles renouvellent la relation aux usagers, en dessinant de nouveaux services et en optimisant les pratiques informelles, particulièrement présentes dans les pays en développement.

De nombreuses technologies mobiles sont expérimentées à l’échelle locale dans les pays en développement et permettent, entre autres, de cartographier des points d’eau ou encore de signaler des défaillances au niveau des infrastructures. Les données anonymes extraites des réseaux mobiles sont également exploitées pour modéliser des réseaux ou encore identifier des signaux de détresse liés aux sécheresses.

Dans le domaine de la relation client, des solutions de compteurs intelligents offrent aux usagers la possibilité de prépayer leur consommation d’eau et d’énergie via leur mobile tandis que les solutions digitales pourraient également permettre aux pays en développement, grâce aux capteurs et à la remontée d’informations, d’optimiser les flux entre la production, la distribution et la consommation d’énergie.

Le numérique ne crée pas toujours de nouveaux usages et peut aussi équilibrer le marché existant en mettant en relation travailleurs et usagers, comme par le biais des plateformes digitales d’intermédiation qui relient toute la chaîne de valeur des déchets, de la collecte à la valorisation.

Les données numériques (téléphones, ordinateurs, cartes bancaires, cartes à puces, abonnement pour transports en commun…) permettent de disposer d’informations considérables, à jour et très précises sur les pratiques des habitants d’un territoire. Audelà du fait que ces données sont faciles à collecter, leur usage pourrait révolutionner le domaine des politiques publiques. Si le big data constitue un levier pour aider les pouvoirs publics à répondre aux défis de l’accès aux services de base dans les pays du Sud, l’outil numérique seul ne suffit pas. Les pouvoirs locaux ont un fort besoin d’accompagnement et de formation à long terme pour apprendre à traiter les données collectées et prendre des décisions éclairées.

La révolution numérique contraint également à faire évoluer les règlementations et à mettre en place des cadres juridiques à la hauteur des enjeux, notamment sur la protection des données personnelles. La régulation des pratiques digitales est un enjeu majeur pour délimiter le champ des possibles, éthiquement et juridiquement, mais aussi permettre leur usage à bon escient pour améliorer les politiques publiques.

En 2017, (Re)sources a consacré ses travaux de réflexion à l’impact du digital sur l’accès aux services essentiels dans les pays en développement. Les débats organisés ont porté sur les secteurs de l’eau et de l’assainissement, de l’énergie, des déchets et de la santé. Près d’une quinzaine d’experts ont livré leur analyse sur les bouleversements opérés par le digital dans le domaine de l’accès aux services essentiels. Ces débats ont mis en exergue les progrès que le numérique pourraient apporter à des populations qui sont à la fois bénéficiaires et acteurs d’une mutation dont les contours restent parfois encore difficiles à saisir…

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