Villes aux taux de pollution alarmants : quelle est la situation de nos lieux de vie ?

Les villes n’occupent pas plus de 3 % de la surface terrestre, et émettent pourtant près de 72 % de gaz à effet de serre. De fait, la pollution urbaine ne s’en prend pas seulement aux habitant.es des villes mais aussi au patrimoine planétaire, puisqu’elle induit l’augmentation de l’effet de serre dans les écosystèmes. En découlent l’endommagement des forêts, des rivières et la réduction des rendements agricoles.

L’OMS RÉVÈLE LE CLASSEMENT DES VILLES LES PLUS POLLUÉES DU MONDE.

D’après un rapport de 2018 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un habitant de New Delhi, la ville la plus polluée du monde, perd en moyenne 10 ans d’espérance de vie à s’exposer à la brume toxique persistante. Le taux de concentration en particules fines PM10 de cette ville s’élève en effet à 292 microgrammes par mètre cube en moyenne, alors que l’OMS recommande une valeur maximale de 20 µg par jour. Celui de sa voisine Bombay (Mumbai) s’élève à 104 µg de PM10 par jour, ce qui lui confère la troisième place sur le podium des villes les plus polluées du monde, derrière Dakar.

Selon l’OMS, 92 % de la population mondiale respire un air qui est trop pollué par les particules fines. Comme démontré avec New Delhi et Bombay, les taux de pollution peuvent aujourd’hui atteindre dix fois la valeur maximale recommandée par l’OMS, qui est de 20 microgramme de particules fines PM10 par mètre cube. Au-delà de ce seuil, la pollution présente un danger sanitaire notoire. Paris ne respecte pas la limite, puisqu’elle présente un taux de concentration en particules fines PM10 de 35 microgramme par mètre cube.

COMMENT LES PARTICULES FINES AGISSENT-ELLES SUR NOTRE SANTÉ ?

Les particules fines s’apparentent à des poussières issues d’une combustion partielle. La fumée de cigarette, la fumée de pot d’échappement sont ainsi des nids visibles de particules fines. Les particules fines demeurent en suspension dans l’air, et retombent avec la pluie. D’où la fréquence des pics de pollution en été et par temps sec.

Beaucoup d’entre elles sont particulièrement nocives car leur taille microscopique leur permet de pénétrer nos poumons en profondeur, augmentant ainsi le risque de maladies pulmonaires. Celles-ci peuvent aussi atteindre les vaisseaux sanguins et provoquer des obstructions qui peuvent déboucher sur des maladies cardiovasculaires.

C’est pourquoi une forte concentration de particules fines est cancérigène. Sept millions de personnes décèderaient chaque année en raison de l’exposition à l’air ambiant, informe l’OMS en expliquant qu’il existe « un lien étroit et quantitatif entre l’exposition à des concentrations élevées en particules (PM10 et PM2,5) et un accroissement des taux de mortalité et de morbidité, au quotidien aussi bien qu’à plus long terme ».

A PARIS, UN PROGRÈS SE DESSINE

Paris est la dix-septième ville la plus polluée au monde, ce qui correspond à un taux de 35 microgrammes par mètre cube. Si vous vous attendiez peut-être à pire, il n’y a pourtant pas de quoi soupirer de soulagement. Il y a d’ailleurs à peine de quoi soupirer ou respirer tout court, quand on lit les chiffres de Santé publique France, qui estime la pollution aux particules fines dans les grandes villes de France comme étant responsable de plus de 48 000 décès prématurés par an.

La végétalisation de la ville telle qu’elle se dessine avec le nouveau mandat d’Anne Hidalgo pourrait être salutaire à la capitale et à la santé de ses habitant.es. En effet, si le projet aboutit, les quatre forêts urbaines prévues par la maire, secondées par des allées vertes qui relieront les parcs entre eux, émettront une quantité d’oxygène qui permettra de compenser une partie du dioxyde de carbone dégagé par la ville. Si l’on ajoute à cela la réduction du trafic automobile, les mesures de la mairie de Paris pourraient bientôt avoir un effet positif notable sur notre santé et notre environnement.

Source : Daily Geek Show

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