La Tech, outil d’inclusion des femmes en Afrique et dans le monde

Le 2 octobre, Digital Africa organisait une conférence à Paris pour évoquer la place des femmes dans l‘écosystème numérique. Plusieurs personnalités d’Afrique et de France ont apporté leurs témoignages. 

(CIO MAG) – Quelle est la place des femmes dans le digital ? C’est pour répondre à cette question et favoriser les échanges et les retours d’expérience que Digital Africa a organisé une conférence le 2 octobre 2020. Un panel de haut niveau autour du thème : « Femmes, Tech et Inclusion : Perspectives d’Europe et d’Afrique« , était réuni à Paris et retransmis en live. 

Pour introduire la thématique, Stephan-Eloïse Gras, Directrice exécutive de Digital Africa, une initiative lancée il y a deux ans pour soutenir l’entrepreneuriat en Afrique, a apporté des pistes de réflexion autour de ces problématiques : la Tech est-elle un facteur d’inclusion des femmes ? En Europe, en France ou en Afrique, l’économie numérique leur fait-elle une place ? Comment la Tech peut-elle permettre aux femmes d’être mieux intégrées dans l’économie réelle ? Pour illustrer son propos, la responsable a fourni quelques données chiffrées. Elle a notamment rappelé qu’en France, les entreprises portées par les femmes ne représentent que 6% des montants des investissements débloqués chaque année.  

Le numérique, une opportunité pour l’égalité des chances 

Côté africain, on compte entre 20 et 30% dans l’économie numérique, a-t-elle précisé. “Des efforts doivent être faits, l’économie numérique représente une belle opportunité”, a ajouté la directrice. Une réflexion partagée par la Camerounaise Charlotte Libog. “Avec les outils numériques, les possibilités de formation et de financement sont facilitées pour les femmes au Cameroun, ainsi que dans d’autres pays africains”, a expliqué la fondatrice d’Afrique Grenier du Monde. “Il n’est pas toujours évident de concilier la vie personnelle et professionnelle mais le digital est une opportunité de le faire. Nous n’avons plus d’excuses, puisque nous avons accès aux outils pour être au même niveau que nos confrères”, a-t-elle poursuivi. Selon elle, même si “les obstacles sont toujours là, le numérique est une opportunité pour la femme et l’égalité des chances”. 

Sur le continent, plusieurs pays font figure d’exemple en ce qui concerne l’inclusion des femmes dans la tech. L’Afrique compte de plus en plus de success stories féminines, et en particulier l’Afrique de l’Est. Juliana Rotich, fondatrice de la plateforme Ushaidi, en est un bel exemple. Son pays, le Kenya, est un pionner dans le secteur digital en Afrique et compte sur un écosystème très dynamique. “Les femmes sont au cœur des créations d’entreprises tech, témoigne Juliana Rotich. J’espère que ce mouvement va se poursuivre, et que nous verrons de plus en plus de femmes à tous les niveaux, du codage jusqu’aux bureaux de direction”.  

Inclure les femmes, un “impératif économique” 

Autre pays qui fait parler de lui en matière d’égalité hommes-femmes, le Rwanda. L’écosystème numérique y est solide, et porté par de nombreux acteurs : gouvernement, instituts de formation, secteur privé, agences de développement… Dans le secteur digital, les femmes prennent de plus en plus leur place. “Le gouvernement a commencé à comprendre le rôle que la femme peut jouer”, a ainsi expliqué Aphrodice Mutangana, fondateur et directeur général de K-Lab. 

Pour autant, en France comme en Afrique, des efforts restent à faire pour mieux inclure les femmes. Souvent plus diplômées que les hommes, elles sont pourtant bien moins nombreuses à se retrouver dans les postes à responsabilité.  

Et ce, alors que l’inclusion des femmes constitue une opportunité économique remarquable. Pour preuve, ce chiffre cité par la fondatrice d’Ushaidi. La diversité économique et ethnique pourrait faire croître le PIB de 1,2 à 1,6%. Et le digital peut aider à répondre au grand défi du chômage. “Nous devons créer plus d’emplois, et le secteur tech peut y répondre. Les femmes doivent trouver leur place dans cette histoire. Continuons de coopérer dans ce sens”, a conclu Juliana Rotich.  

Camille Dubruelh 

Source : Cio Mag

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