DÎNER DÉBAT « LA COP22 ET LES OPPORTUNITÉS POUR L’ACCÈS AUX SERVICES ESSENTIELS » CHAKIB BENMOUSSA ET ANTOINE FRÉROT

L’essentiel du débat

Son Excellence, Chakib Benmoussa, Ambassadeur du Maroc en France

  • L’accord de Paris reflète une prise de conscience globale de l’urgence à agir et cela constitue une première. Une ambition et un objectif ont été affichés. Même si, au regard des engagements présentés par les pays, nous sommes en deçà des objectifs, la voie est tracée.
  • Bâtir l’accord de Paris signé par l’ensemble des acteurs a non seulement marqué la fin d’une étape mais aussi signifié le début d’un nouveau processus. Nous visons, dans ce processus de traduction opérationnelle de l’accord de Paris, qu’est la COP22 à acter un certain nombre de projets susceptibles de connaître leur démarrage et leur effectivité.
  • La dynamique des acteurs non étatiques lors de la COP21 a été très forte avec une soixantaine d’alliances autour de projets divers. Il est essentiel de poursuivre la mobilisation de ces acteurs.
  • La COP22 a la particularité de se tenir au Maroc : le Maroc étant en Afrique, il y a une volonté que cette COP soit celle de l’Afrique et qu’elle mette en perspective les problématiques qui interpellent l’Afrique.
  • Si les problématiques de changement climatique, sont abordées par le prisme de l’eau, de l’électricité ou de la sécurité alimentaire, ces sujets interpellent les populations parce qu’elles correspondent à leurs préoccupations. Le Maroc a retenu ces axes comme étant des axes prioritaires.
  • Les implications du changement climatique, que nous observons notamment dans les pays africains, en termes de migrations, d’accès à l’électricité et à l’eau  sont très importantes. Nous échouerons si nous ne traitons pas les questions de manière anticipée et corrélée avec les changements climatiques.
  • L’énergie est un facteur essentiel pour répondre aux enjeux du changement climatique aussi bien en termes d’atténuation que d’adaptation. Nous avons la volonté de soutenir de telles initiatives et de clarifier d’ici la COP22 les modalités de réalisation et de financement de projets en lien avec l’électrification de l’Afrique.
  • L’eau n’est pas évoquée de manière explicite dans l’accord de Paris mais peut être abordée à travers le sujet de l’adaptation. La COP22 peut constituer un moment fort pour accompagner des initiatives dans ce domaine et renforcer la coopération internationale autour de ces sujets. L’eau doit revenir au cœur du débat.
  • Si nous parvenons à faire en sorte que des initiatives concrètes démarrent,  à mettre en place des systèmes d’alerte pour les pays les plus touchés par les catastrophes naturelles, à avancer sur les problématiques d’adaptation, à rendre opérationnelle des centres de formation et de transfert de technologies, la COP22 aura rempli son rôle.

Antoine Frérot, Président Directeur Général de Veolia

  • Depuis la COP de Copenhague, la communauté internationale a défini le pourquoi il fallait agir vis-à-vis du climat. Après le pourquoi, les COP suivantes ont permis à la communauté internationale de s’aligner sur le quoi. Après l’étape du pourquoi et du quoi, Marrakech inaugurera une nouvelle étape : celle du comment.
  • Il faut aujourd’hui œuvrer sur le quoi faire et comment y parvenir. C’est dans ce cadre que donner un prix à la pollution prend tout son sens.
  • La problématique du climat ne se limite pas à la question de l’énergie ou de l’électricité, elle englobe tout le cycle de production industrielle. Afin de contraindre les pollueurs à dépolluer, à l’instar de ce qui a été mené pour les autres types de pollutions comme celle de l’eau, il faut fixer un coût à la pollution et investir cet argent en faveur de ceux qui dépolluent, ce qui diminuera ainsi le coût de la dépollution.
  • L’enjeu du carbone est de donner un coût à la pollution, à travers une redevance et non pas une taxe. Cela suppose une organisation pour collecter et redistribuer cette redevance à une large échelle. L’enjeu de la redevance carbone se situe au niveau des modalités de fonctionnement.
  • En 2015,  la communauté internationale s’est accordée sur le quoi faire pour le climat, en dépit du fait que l’accord de Paris ne mentionne pas spécifiquement l’eau. Elle a, la même année, adopté les Objectifs de Développement Durable (qui portent entre autres sur l’eau et l’énergie). Cette concomitance permet d’imaginer comment lier le climat et l’accès à l’eau et à l’énergie.
  • L’objectif de la lutte contre les changements climatiques – faciliter les conditions de vie des populations les plus exposées – est le même que celui de faciliter l’accès à l’eau et à l’énergie, car ce sont les mêmes populations qui sont à la fois exposées à un manque d’accès à l’eau et à l’énergie et aux conséquences du changement climatique. 
  • La lutte contre le dérèglement du climat passera par des modes d’accès et de diffusion de l’énergie et de l’électricité à la fois renouvelables et décentralisés. L’accès à l’eau est, dans ces territoires et pour ces populations, très directement lié à l’accès à l’énergie. Il y a des similitudes d’objectifs et de moyens sur lesquels nous pouvons nous mobiliser pour résoudre la problématique climatique et permettre l’accès à l’eau et à l’énergie.

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